Le 10 mai passant devant la Villa Cipia à Seiches, j’ai aperçu une petite lumière verte qui éclairait la grande salle. M’approchant je me demandais, s’il s’agissait d’une fête pour un certain anniversaire ou d’un quelconque hommage à ceux qui promettent et aux autres qui les croient !

Que nenni, il s’agissait d’une autre initiative toute en couleurs, le collectif de défense du domaine de Boudré s’offrait un débat public, histoire de tirer le bilan d’une année de mobilisation allant crescendo. Mais aussi relater les échanges avec les édiles du Conseil départemental, au sein d’un groupe de travail idoine, et pour conclure de parler d’avenir ; les co-responsables du collectif avaient huilé l’organisation aux petits oignons.

Une assistance de 80 auditeurs assis dans une configuration ovoïde permettant à chacun de voir les autres participants, a sagement écouté les intervenants du collectif.

Le premier archi compétent a plaidé les valeurs du BIEN COMMUN, en clamant qu’une forêt n’est pas un immeuble à vendre, qu’elle appartient à la collectivité et que l’air que l’on y respire n’est la propriété de personne. Avec détermination, il a décliné non sans humour ce que représentait la préservation de ce site classé pour les populations d’ici et d’ailleurs. Il a opposé la vente représentée par des briques de billets pour toucher immédiatement du cash, à la pérennité de ce legs emphytéotique malheureusement cassé par décision de justice.

BIEN COMMUN, BIEN PUBLIC, la conjugaison des deux convient à la philosophie du collectif.

Ensuite le débat et les échanges ont sinué comme la Boucle du Loir dans les valeurs écologiques et de la biodiversité. Cet Espace Naturel Sensible (ENS), cette zone protégée pour sa faune et sa flore, ce point de captage d’eau pour les habitants, ce lieu de balades où le poète peut inventer sa ballade, ce site si beau, ne peut tomber ni dans des mains avides de graves et de pierres, ni sous les coups de fusils d’un seul propriétaire en interdisant l’accès à nos enfants.

Pour ce POUMON VERT, la détermination des membres du collectif reste intacte.

Le bouquet final offert par un des co-présidents du collectif a déclenché une multitude de prises de parole des élus locaux présents. Ils avaient été sollicités par les défenseurs du domaine pour d’une part se réapproprier le dossier et d’autre part s’engager dans un travail de réflexion sur les perspectives d’avenir.
Après quelques interrogations sur la création et la composition d’un groupe de travail local ad hoc, constitué dans le périmètre de la com-com avec la commune de Seiches en leader, il a été accepté que le collectif apporte ses contributions et participe activement et de manière constructive à ces réflexions.

Au fait, la représentante locale du Conseil Départemental, présente et très active dans la conduite de ce dossier a pris l’engagement que le sentier de randonnée, reliant Seiches à Boudré, proposé par le collectif et validé par les élus départementaux sera ouvert avant l’été. Le collectif prend acte et se félicite de cette rétrocession à la commune de Seiches.

En attendant je ne regrette pas d’avoir poussé la porte de la Villa Cipia. J’y ai pris un bol d’air, une leçon de vitalité par un collectif qui ne lâche rien et j’ai pu constater que les élus locaux et les utilisateurs du site, toujours plus nombreux (mobilisation oblige) tenaient à la préservation de ce poumon vert et biodivers.