Préconisations du Collectif à l’enquête du Département :

Une grande concertation

Le Département s’engage jusqu’au 13 mai 2023 dans une démarche de concertation auprès des habitants pour recueillir leurs avis et leurs idées. Des ateliers et des outils de participation en ligne permettent à chacun de contribuer à l’élaboration du projet.

Dans le cadre de la valorisation de l’espace naturel de Boudré, le Département associe les habitants et acteurs locaux aux réflexions dès le début des études, afin de construire un projet partagé. Les grands enjeux de la concertation sont :

  • comment animer et valoriser le site et son patrimoine ?
  • comment favoriser sa dimension pédagogique ?
  • comment éduquer à la biodiversité ?
  • comment accueillir le public en respectant les équilibres écologiques ?

Comment participer ?

Une enquête est accessible en ligne jusqu’au 13 mai 2023 (voir lien en fin d’article),

pour mieux connaître le lien entre les publics et les espaces naturels sensibles et recueillir la vision de chacun sur comment valoriser l’espace naturel sensible de Boudré.

Aux adhérentes, adhérents, sympathisantes, sympathisants, 

Déjà près de neuf ans que vous accompagnez le collectif « Préservons le domaine de Boudré » dans son objectif de préservation d’un espace naturel. Grâce à votre soutien, nous avons pu obtenir le retrait du projet de vente du domaine par le Conseil Départemental. Nous n’en doutions pas, mais les nouvelles ambitions affichées pour ce site confirment la légitimité de notre combat !

Plusieurs fois officiellement annoncé, l’abandon de la vente s’accompagne désormais d’une large campagne de promotion traduite par « une grande concertation » autour d’un « projet à long terme » pour « un site d’exception » [1]. Le collectif s’implique dans cette concertation mais avec la prudence qu’impose les brusques mouvements de balancier… 

La concertation est largement ouverte au public et nous vous invitons tous à déposer pour faire part de vos attentes. Vous pouvez reprendre tout ou partie des propositions qui suivent en ajoutant bien évidemment tout ce qui fait votre attachement personnel et intime à ce site.

Aujourd’hui comme hier, votre participation compte !

Les fondamentaux du domaine de Boudré

Tranquillité, quiétude, silence, calme sont les mots qui viennent le plus rapidement à l’esprit pour caractériser ce site. Vrais dans la journée, ces qualificatifs se renforcent avec le déclin du jour qui transforme Boudré en vrai havre de paix nocturne. La quasi absence de circulation et de pollution lumineuse l’expliquent.

Naturellement enclavé dans le Loir, le site offre des perspectives naturelles à 360° où que l’on soit. Une particularité devenue rare qui combinée à la richesse de la biodiversité donne le sentiment d’avoir sous les yeux un véritable trésor vivant.

Cette vivacité apparaît toutefois fragile et sujette aux aléas du changement climatique. Des prairies du bord du Loir aux boisements perchés sur les dépôts alluvionnaires, l’ensemble du site pâtit déjà de l’évolution des précipitations. L’assèchement sévère des sols et la présence massive de la monoculture de pins rendent le site particulièrement vulnérable aux incendies.

Dans ce contexte, nous pensons qu’il ne peut être envisagé que des activités pleinement compatibles avec cette fragilité. Sobres, discrètes, mesurées, non motorisées, elles doivent être le moins invasives possible et préserver la quiétude nocturne.

Face à l’inévitable défi climatique, au caractère un peu trop figé du terme de « vitrine de la biodiversité », nous préférons celui « d’atelier du vivant ». Grâce à une gestion adaptée et une pédagogie axée sur la résilience, ce site doit être un démonstrateur du monde qui vient plutôt que le musée du monde qui part.

Suggestions et Argumentaires du Collectif :

Urbanisme

Déterminant quant aux aménagements qui peuvent s’y déployer, le zonage et les protections définis au PLUi sont les premiers garde-fous. 

Rappelons ici que l’actuel classement en zone agricole d’une partie de l’hippodrome et de son aire de stationnement ainsi que le déclassement des anciens espaces boisés classés (EBC) sont toujours contestés au tribunal administratif par le collectif et FNE Anjou (ex Sauvegarde de l’Anjou). Cette affaire, pendante en justice depuis 3 ans, confirme la volonté du collectif d’exiger une protection ambitieuse de l’ensemble du site.

Ailleurs, toute nouvelle construction doit être exclue.  Compte tenu des forts enjeux biodiversité qui l’entourent, la réhabilitation de l’ancienne ferme de la Lande et les aménagements connexes (voirie, réseau électrique, stationnement…) ne nous semblent pas souhaitables. Son simple entretien et l’amélioration de l’accueil de la biodiversité du bâti sont nécessaires. Il en va de même pour les annexes de la ferme de Boudré.

Fréquentation

L’inévitable accroissement de la fréquentation qu’entraine la promotion du site impose quelques adaptations. 

– Balisage des sentiers pour éviter le « hors-piste » particulièrement le sentier «du collectif»

 – Création de points de fixation des visiteurs

–    Affichage clair des interdictions de circulation des engins motorisés

–     Mesure de la fréquentation avec des éco-compteurs pour réorienter si nécessaire les parcours

La présence du gardien, agent du Conseil Départemental, est essentielle pour assurer, entre autres, une veille efficace sur le site.

Démarche pédagogique 

Comme évoqué plus haut, cet espace naturel sensible doit permettre d’accompagner la découverte de l’actuelle biodiversité remarquable et ordinaire, mais également d’observer l’adaptation au changement climatique. 

Les conditions lumineuses favorables et l’ambiance nocturne singulière sont propices aux activités d’astronomie.

Accès à l’hippodrome

Historiquement fréquenté par les habitants, alors interdits d’accès au domaine forestier, A l’hippodrome reste le lieu privilégié pour l’implantation d’une structure d’accueil et un lieu de fixation des animations. La présence de l’aire naturelle de stationnement favorise cette localisation.

La remise à disposition de la zone d’accueil et des bâtiments (hors champ de courses) pour des activités associatives (vides greniers, randonnées, course endurance équine…) est souhaitable moyennant un cahier des charges d’utilisation compatible avec les enjeux (saisons, risque incendie, bruit…).

L’expérience nous a montré que le site de l’hippodrome a pu être utilisé durant de nombreuses années, en dehors des 4 courses annuelles, pour différents événements associatifs et familiaux, sans que cela n’altère la lande du champ de course.  L’accès en était tout simplement interdit. 

La lande pourrait être valorisée. En faisant une itinérance découverte encadrée, en créant des points d’observation depuis les tribunes avec une longue vue par exemple ou en disposant autour de l’accès des panneaux d’informations sur la faune et la flore.

Maison de la biodiversité 

Le conseil départemental envisage d’ouvrir une maison de la biodiversité. Comme évoqué plus haut, l’endroit le moins impactant pour le site est l’hippodrome en respectant l’emprise existante.

Si cette « maison » devait voir le jour, en complément des animations proposées, elle pourrait aussi gérer le planning des différents événements associatifs qui pourraient reprendre sur place.

Il conviendrait de prévoir une gestion participative de cette « maison » regroupant les différents acteurs locaux (les élus, la LPO, l’ONF, le collectif Boudré, etc.…).

Aire de pique-nique 

L’aire de pique-nique actuelle constitue un bon espace de fixation du public et pourrait être revue et améliorée. Par exemple en prévoyant un point d’eau, des sanitaires qui fonctionnent et des poubelles. 

Le parcours du cœur, bien fréquenté, pourrait aussi être restauré avec le bois local. Un préau aussi en bois local, pourrait être envisagé pour la pause des randonneurs ou des pique-niques.

Ferme de la Gayonnière

Le maintien d’une agriculture compatible avec les enjeux biodiversité est indispensable. A minima biologique, cette activité doit être cadrée par un bail rural environnemental exigeant quant au maintien des prairies permanentes, du réseau de haies et arbres isolés. La gestion de ces infrastructures agroécologiques doit également y être précisément encadrée.

La gestion par pâturage extensif de secteurs forestiers (clairières, bordures d’allées, gazoduc…) et des landes doit être privilégiée aux interventions mécaniques.

Plan de gestion forestière

Dans le double objectif de favoriser la biodiversité et leur adaptation au changement climatique, les espaces forestiers doivent être gérés sans recherche de rendement financier. Régénération spontanée et libre évolution sont à développer pour que les essences de feuillus retrouvent leur juste place. Ces solutions fondées sur la nature sont les seules capables d’assurer une adaptation durable à l’évolution du climat.

L’expérience des incendies de l’été 2022, notamment à Baugé-en-Anjou, a démontré la résistance bien supérieure des espaces de feuillus face à l’extrême vulnérabilité des parcelles de monoculture de pins.

Ce site est également idéal pour tester un espace dans l’esprit des réserves intégrales, sans aucune gestion ni intervention humaine.

Étang de la Lande, fossés, mares

Les sablières de Bré s’assèchent progressivement toutes. Seul l’étang de la Lande parvient à maintenir des niveaux suffisants pour l’accueil d’oiseaux nicheurs. Dans ce cadre, il convient de maintenir l’interdiction de la chasse au gibier d’eau et de la pêche (affichage à renforcer) et de veiller à la fréquentation de la seule portion du sentier aménagé en partie sud.

Rendez-vous le 13 mai à l’hippodrome de Boudré à 10h pour la concertation dans le cadre de la journée de la biodiversité (Atelier collectif, balade découverte des arbres, film sur les ENS…).

PARTICIPEZ EN LIGNE :

https://www.maine-et-loire.fr/conseil-departemental/orientations-strategiques/boudre

Vidéo de présentation en ligne : 

https://fb.watch/j_6gndzNtH/